Epargne

Le nouveau plan d’épargne retraite séduit les épargnants

Le plan d’épargne retraite (PER) connaît un bel engouement depuis son lancement au quatrième trimestre 2019. Plus de 300 000 contrats ont été ouverts par les épargnants en un an. Beaucoup d’ouvertures correspondent en fait à des transferts depuis d’anciens dispositifs, tels que le plan d’épargne retraite populaire (PERP).

Cela fait plusieurs années que l’on entend le discours selon lequel il sera inévitable d’opter pour une retraite par capitalisation si l’on souhaite s’assurer des revenus confortables à la retraite. Le nouveau plan d’épargne retraite apporte une solution concrète pour se constituer un complément de revenus à la retraite. Le PER est une enveloppe capitalisante que l’épargnant pourra débloquer dès lors qu’il fera valoir ses droits à la retraite. D’un point de vue pratique, la sortie du PER peut au choix se faire sous forme d’une rente ou de retraits partiels en capital (voire un retrait total). En cas de retrait sous forme de rente, des frais d’arrérage peuvent être prélevés. De façon plus globale, s’agissant des frais, pensez à consulter un comparatif des meilleurs plans d’épargne retraite afin d’en trouver un avec des frais faibles, cela aura un impact positif sur la performance nette de votre épargne.

La fiscalité est l’un des atouts clefs du PER

Un des points forts du PER concerne sa fiscalité. Les versements réalisés sur le PER sont déductibles du revenu imposable. Ce mécanisme intéresse tout particulièrement les actifs subissant un niveau d’imposition élevé. Les plus haut salaires s’exposent à un taux marginal d’imposition pouvant atteindre 45 %. Dans un tel cas de figure, un versement de 10 000 euros sur le PER permet une diminution du revenu imposable du même montant et permet ainsi de réduire l’impôt sur le revenu de 4 500 euros. Le taux marginal d’imposition (TMI) de l’essentiel des cadres, des professions libérales et des entrepreneurs se situe dans la tranche marginale d’imposition à 30 % et au-delà. L’économie d’impôt est donc substantielle. On comprend ainsi l’engouement des épargnants pour ce dispositif.

Toutefois, il faut avoir conscience que l’économie d’impôt réalisée au moment du versement n’est que partie remise. En effet, lors des retraits du PER, la part correspondant à des versements est fiscalisée. Le mode d’imposition dépend du mode de sortie (rente ou capital). Le dispositif est malgré tout très intéressant puisque la réduction de l’impôt sur le revenu au moment du versement permet de gonfler la capacité d’épargne. Ce qui signifie plus d’intérêts et plus de gains tout au long de la phase d’épargne.

Aussi, les actifs observent souvent une baisse de leurs revenus au moment du passage à la retraite. De ce fait, investir sur le PER permet de tirer partie du TMI plus faible à la retraite que lors de sa vie active. Cela est particulièrement vrai pour les entrepreneurs, lesquels observent souvent une variation importante de leurs revenus entre leur vie active et leur retraite. Le PER permet donc de lisser ses revenus dans le temps et en particulier d’écrêter les TMI trop élevées lors des bonnes années.

Le PER n’est pas seulement intéressant pour les épargnants s’acquittant d’impôts sur le revenu élevé. En effet, il existe un dispositif fiscal alternatif à la déduction des versements. L’épargnant peut décider d’opter pour un avantage fiscal au moment de la sortie du PER. En cas de doute sur l’avantage fiscal à faire valoir (déduction du revenu imposable au moment du versement ou avantage à la sortie) les épargnants peuvent se tourner vers un conseiller en gestion de patrimoine. Ce dernier pourra réaliser un audit global du patrimoine et des revenus de l’épargnant, et ainsi proposer les solutions les plus adaptées.

Comment gérer son PER ?

La plupart des banques et des courtiers commercialisent des PER assurantiels (il existe également des PER bancaires, mais ils se comptent sur les doigts d’une main). Ces PER permettent d’allouer son capital sur les mêmes types de supports qu’un autre placement bien connu des épargnants : l’assurance vie.

Ainsi, l’épargnant peut allouer son capital en fonds euro ou en unités de compte. Les fonds euro sont très populaires auprès des épargnants en raison de la garantie sur le capital investi. Dans le cadre d’une allocation à long terme pour préparer sa retraite, les épargnants auront intérêt à ne pas négliger les unités de compte. Les unités de compte permettent d’investir dans des fonds en actions et des supports immobiliers. Deux classes d’actifs profitant d’une bonne protection contre l’inflation et délivrant historiquement d’excellentes performances (supérieures à celle des fonds euro). Toutefois, ces supports ne sont pas sans risque, c’est la raison pour laquelle on recommande généralement aux épargnants de sécuriser leur capital en arbitrant les placements risqués pour des placements moins risqués à mesure qu’ils s’approchent de la retraite.

Gérer un plan d’épargne retraite représente une tâche contraignante et compliquée pour beaucoup d’épargnants. Fort heureusement, il est possible de déléguer ce travail, on parle alors de gestion pilotée. L’épargnant donne mandat à un gestionnaire pour prendre la main sur la gestion du PER. En pratique, la gestion pilotée est le mode de gestion proposé par défaut aux épargnants. Il s’oppose à la gestion libre. Dans le cadre d’une gestion pilotée, la plupart des gestionnaires met en place une allocation dynamique au sein de laquelle la part de placements risqués diminue à mesure que l’épargnant s’approche de la retraite. Indépendamment de ce mécanisme, les gestionnaires proposent également plusieurs profils de risque. L’épargnant peut se faire conseiller par le gestionnaire pour déterminer le profil adapté à sa situation.

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